Tortue Caouanne

La Caouanne se rencontre dans les eaux tempérées, subtropicales et tropicales des océans Atlantique, Pacifique et Indien (Marquez, 1990). Le sud des Baléares et le Golfe de Gabés (Tunisie) représentent, pour les populations méditerranéennes, des zones de forte concentration hivernale de Caouannes sub-adultes et adultes qui semblent venir s'y nourrir (Aguilar et al., 1992 ; Laurent et al., 1993). Quelques immatures américains pénétreraient en Méditerranée via le détroit de Gibraltar.

En France, cette espèce est la Tortue marine la plus fréquemment rencontrée dans le golfe du Lion (Laurent, 1991). Elle apparaît plus abondante autour de la Corse, surtout près des côtes orientales de cette île, que le long du littoral français méditerranéen continental.
Des Caouannes s'échouent très souvent le long des côtes atlantiques françaises. Dans 95 % des cas, ce phénomène concerne des juvéniles dont la longueur de dossière est comprise entre 134 et 400 mm, (e.g. Duguy et al., 1999 ; Duguy et al., 2001). L'ingestion de corps étrangers est exceptionnelle chez cette espèce et il faut plutôt attribuer ces échouages à des atteintes pulmonaires entraînant des troubles d'hydrostatisme et des difficultés à plonger (Duguy et al., 1998). On peut supposer que ces jeunes Caouannes erratiques sont originaires des sites de nidification nord-américains.



Les sites majeurs de nidification de cette espèce sont situés dans différentes régions tempérées et subtropicales du Monde (Marquez, 1990). Le bassin oriental de la Méditerranée, notamment, comporte de nombreux sites importants de nidification : Grèce (Zakynthos, Péloponnèse), Tunisie (îles Kuriates, Rass Dimass, Mahdia, Salakta, Gdhabna, île de Thapsus, Djerba, El Bibane), Libye, Lampedusa, Chypre, Crète, Turquie, Israël. Les plages de la baie de Laganas sur l'île de Zakynthos semblent le site majeur pour la Méditerranée avec quelque 2000 nids par an (Marquez, 1990).
La Caouanne a pondu autrefois dans la partie nord-occidentale du Bassin méditerranéen (Malte, Sicile, péninsule italienne, Sardaigne, Corse), au moins occasionnellement. Cependant, les prospections et les preuves sont peu nombreuses.
Quelques données font notamment penser que cette espèce s'est reproduite, jusque dans la première moitié du 20ème siècle, sur les plages de la côte orientale de la Corse. Dumont (1974) semble le premier à indiquer que l'espèce a pondu en Corse dans le passé. Le Musée océanographique de Monaco possède dans ses collections des oeufs originaires de Cervione, Moriani et Aléria datés de 1923, 1928 et 1932 (Fretey, 1987 ; Delaugerre & Cheylan, 1992). Delaugerre (1988) cite un informateur dont le grand-père ramassait des oeufs dans les années 1935-1940 dans les dunes d'Aléria et dans l'Anse de Favone. Selon Delaugerre & Cheylan (1992), on peut penser, selon ces deux éléments, qu'un petit nombre de Caouannes venaient encore pondre plus ou moins régulièrement sur les côtes orientales de la Corse au début du 20ème siècle. Ces plages, alors sauvages, auraient été désertées à cause de l'augmentation de la fréquentation humaine et surtout à la suite du déclin de l'espèce en Méditerranée.
Le Muséum de La Rochelle possède par ailleurs dans ses collections (n° 1183) les organes d'une Caouanne femelle de 660 mm découverte vivante le 16 mars 1982 sur une plage de Vendée et dont les ovaires renfermaient 40 oeufs d'un diamètre de 2 à 3 mm (Fretey, 1987). Aucune hypothèse sur sa destination de reproduction n'a été avancée.


À la lueur de ces différents éléments d'information, la Caouanne peut être considérée comme une espèce autrefois autochtone de Corse pour sa reproduction et qui en aurait disparu dans le courant de la première moitié du 20ème siècle.


Source INPN

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